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Jeux vidéo : comment jouer et garder le contrôle ?

deux ados jouent aux jeux vidéos

Tu es un passionné de jeux vidéo ? Tu peux y passer des heures sans t’arrêter. À la maison, c’est tendu à cause de ça. Mais s’amuser sans dépasser les limites, c’est possible. Pour cela, mieux vaut connaître les signes d’alerte et avoir les bons réflexes.

« J’ai commencé j’avais 8 ans mais je ne jouais pas beaucoup et puis ça s’est développé au fur et à mesure. Aujourd’hui quand je rentre de l’école, il m’arrive de jouer jusqu’à minuit sans m’arrêter », raconte Yanis, 15 ans, élève de seconde à Épinay-sur-Seine. Tu te reconnais un peu dans son témoignage ? Passer plusieurs heures sur un jeu ne veut pas dire pour autant que tu es accro. « Les joueurs problématiques ne constituent que 5 à 10 % maximum des joueurs. L’immense majorité des joueurs ne sont pas problématiques », explique Olivier Phan, pédopsychiatre et chef du service addictologie de la Fondation santé des étudiants de France.

Des jeux conçus pour que tu y passes le plus de temps possible

« Je joue à tous types de jeux, surtout aux jeux de guerre. Je joue en ligne avec d’autres copains et je n’ai pas envie de ralentir », confie Yanis. Les jeux vidéo ont beaucoup évolué en une vingtaine d’années. « Avant, on jouait contre l’ordinateur et c’était tout. Mais maintenant, on est passé à des jeux en ligne, multi-joueurs, avec des classements, de la compétition et une évolution constante de leur univers. C’est difficile de décrocher. Une heure de jeu semble passer en 5 minutes ! La nouveauté, la compétition, le challenge, la reconnaissance, tout cela rend le jeu très addictif …», alerte Olivier Phan.

Addiction ou passe-temps ? Voici comment faire la différence

Le vrai signe d’un usage problématique, ce n’est pas le nombre d’heures que tu passes à jouer. C’est l’impact que le jeu a sur le reste de ta vie. « Si le jeu prend toute la place, que les notes chutent, que tu ne sors plus de ta chambre, que tu as lâché tes activités extra-scolaires, que tu ne viens plus à table pour le repas… Cela signifie peut-être que tu as quelque chose à combler, une situation à fuir qui ne te conviens pas. C’est là que ça devient problématique », avertit Olivier Phan.

7 questions à te poser pour savoir où tu en es

Le psychologue américain Mark Griffith propose un petit test pour faire le point. Réponds honnêtement :

  • Est-ce que tu joues presque tous les jours ?
  • Est-ce que tu joues longtemps sans t’arrêter (3 à 4 h de suite) ?
  • Est-ce que tu joues pour « l’excitation » ?
  • Deviens-tu agité ou irritable quand tu ne peux pas jouer ?
  • As-tu abandonné tes amis ou tes activités sportives à cause du jeu ?
  • Joues-tu en ligne, au lieu de faire tes devoirs ?
  • As-tu déjà essayé d’arrêter sans y arriver ?

Si tu as au moins 4 réponses « oui », ce serait bien d’en parler. À un parent, à un adulte de confiance, ou même dans une Consultation Jeunes Consommateurs (CJC). Ces structures sont là pour t’écouter, pas pour te juger.

Comment garder le contrôle sans tout arrêter

Tu n’as pas forcément besoin d’arrêter de jouer. L’idée, c’est de remettre un peu d’équilibre dans ta vie.
Voici quelques pistes :

Varie les plaisirs : tu aimes le sport, la musique, le dessin, le ciné, les potes, les fêtes… N’abandonne jamais tes activités extra-scolaires pour le jeu !

Le jeu doit rester un jeu. Tu es passionné et tu es plutôt bon au point d’imaginer devenir professionnel du jeu ? C’est une illusion ! Laisse le jeu à sa place de jeu.

Les joueurs que tu rencontres en ligne ne sont pas de vrais amis. Rien ne remplace les rencontres IRL (dans la vraie vie).

Fixe-toi des limites : par exemple, pas plus de 2 heures par jour en semaine. Mets un minuteur ou programme une alarme.

Évite de jouer avant de dormir : les écrans excitent ton cerveau. Résultat : tu dors moins bien, tu es crevé le lendemain. Mais il est possible de gérer sa consommation et retrouver un meilleur sommeil.

Choisis bien tes jeux : les jeux en équipe et en ligne sont plus prenants, car tu ne veux pas « abandonner » les autres. Un jeu solo est plus simple à interrompre.

Essaie de faire un « jour off » par semaine. Défie toi de passer une journée entière sans écran !

Les jeux vidéo, c’est fun, stimulant, social… mais quand ils prennent trop de place, ils peuvent finir par t’enfermer dans un monde virtuel qui n’a rien à voir avec la vraie vie. L’important, ce n’est pas d’arrêter, c’est d’apprendre à gérer. Si tu sens que tu perds un peu le contrôle, n’hésite pas à en parler.

© CIDJ Valérie François / 2025

Crédit photo : Demaerre – Istock

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