Les réseaux, c’est cool. Mais si après avoir scrollé deux heures, quand tu t’arrêtes, tu te trouves nul… il est temps de changer les règles du jeu. Avec quelques réflexes simples, tu peux transformer ton feed en un espace qui booste ton estime de toi, au lieu de la casser. On te donne 6 astuces pour reprendre le pouvoir !
Les filtres : plus beaux, mais à quel prix ?
C’est la question posée par Najat Vallaud-Belkacem, ancienne ministre de l’Éducation, lors d’un échange avec des lycéens d’Épinay-sur-Seine. Résultat ? Presque toutes les filles lèvent la main… mais aucun garçon.
Pourquoi ? « Les filles sont plus jugées, c’est tout, » explique Jocilda, élève en seconde. « Trop mince ? Ça ne va pas. Trop ronde ? Pareil. Du coup, on a des complexes. Les filtres, ça aide à se sentir mieux. »
Le piège ? En retouchant la réalité, on finit par ne plus reconnaître, ni aimer son vrai visage. Rappelle-toi : ton visage naturel vaut bien mieux que tous les filtres du monde.
La loi des likes
Tu veux des likes ? Tu veux plaire ? Bienvenue dans le piège des réseaux sociaux.
« Sur les réseaux, on n’a plus le droit d’être soi » explique Samuel Comblez, psychologue et directeur des opérations de l’Association e-Enfance. « il y a une injonction à être beau, heureux, parfait et plus tu es visible, plus tu risques de te faire attaquer, »
Le pire « Un quart des commentaires qu’on lit en ligne ne seraient jamais dits en face. Ça fait mal, et c’est normal de mal le vivre : on se rend compte qu’on n’a pas atteint l’objectif qu’on visait. »
Le danger ? Tu attends les likes pour te sentir bien. Tu as besoin de la validation des autres pour savoir si tu « vaux quelque chose ». Quand elle ne vient pas, ton estime plonge. Mais attention, ta valeur ne se mesure pas en likes.
Body positive… ou pas ?
Le mouvement « body positive » revendique le droit de s’aimer comme on est. Sur le papier, c’est génial. Dans la réalité ? Pas si simple. « En réalité, ce mouvement n’a pas vraiment changé les choses. Internet n’accepte pas toujours les gens comme ils sont », note Samuel Comblez. Même si tu te sens libre de ton corps, la communauté numérique peut te rappeler que tu ne correspondras jamais à ses standards.
Le phénomène skinnytok, qui revient en force, montre que la pression est toujours là. Le culte de la minceur continue de pousser les adolescentes à vouloir ressembler à des idéaux inatteignables, tandis que la grossophobie règne toujours.
Alors, que faire ? On continue de se battre pour s’accepter… et on rappelle que tous les corps méritent d’exister sans jugement.
Quand le miroir devient ton ennemi
« 4 ans de sport pour un jour espérer aimer son corps. Mais ma première réaction, une fois habillée, quand je me regarde dans un miroir est « qu’est-ce que je suis horrible, tout ça pour ça », explique une jeune influenceuse sur Tik Tok. Les réseaux regorgent de posts comme celui-là.
À force de se comparer aux photos parfaites des réseaux, certaines développent une vraie obsession : la dysmorphophobie. En gros, c’est le fait de ne plus voir son corps tel qu’il est. Tu te trouves trop gros, trop maigre, pas assez ci ou trop ça… alors que les autres ne voient rien de tout ça. Certains montrent même à des chirurgiens, leur visage avec un filtre Snapchat, en disant: « Je veux ressembler à ça. »
Le problème ? La réalité ne pourra jamais rivaliser avec ces images parfaites. Et ce décalage permanent entre ce que tu es et ce que tu veux être, abîme sévèrement ton estime de soi.
Sois aussi vigilant sur le temps que tu passes sur les réseaux, faire une pause peut être bénéfique pour faire baisser la pression.
Une charge mentale XXL
Gérer son image en ligne, c’est presque un job. Comme une célébrité, sauf que toi, tu n’as pas d’attaché de presse. Entre tes cours, tes potes, ta famille, et en plus la pression des réseaux, ça fait beaucoup. Et si tu rates ton « image », l’impact sur la santé mentale peut être lourd.
Alors comment reprendre le pouvoir ?
Bonne nouvelle : les réseaux ne décident pas de ta valeur. Tu peux reprendre la main et poser tes propres règles du jeu.
- Comprends le système : les applis sont faites pour retenir ton attention. Plus tu stresses de « ne pas être comme il faut », plus tu scrolles, plus tu regardes de pubs, et plus elles gagnent de l’argent. Tu n’es pas faible, tu es une cible.
- Fais le tri dans ton feed : désabonne-toi des comptes qui te font douter, et abonne-toi à ceux qui prônent authenticité, diversité et réalités variées. Les algorithmes finiront par te montrer plus de contenu bienveillant.
- Reste toi-même : partage ce qui est vrai. Plus tu es authentique, plus tu inspires les autres. Et arrête de te descendre dès que tu vois un défaut : l’auto-compassion, c’est apprendre à se parler comme à un pote, pas comme à ton pire hater.
- Garde un œil critique : rappelle-toi que les photos sont retouchées, filtrées, mises en scène. Ce que tu vois n’est pas la réalité, mais une version travaillée pour plaire. Avec l’IA, ça va être de pire en pire !
- Valorise autre chose que l’apparence : plutôt que de commenter « trop belle » ou « trop bg », parle d’un talent, d’un projet ou d’une qualité. Ça change complètement le ton des réseaux… et ça fait du bien à la personne qui reçoit le message.
- Attention aux filtres : les utiliser, ok, mais ne crois pas que ton vrai visage « ne vaut rien ». Ton reflet dans la glace, c’est toi. Et toi, tu vaux vraiment la peine, sans retouche.
Bref : prends du recul, trie ton feed, sois bienveillant avec toi-même et avec les autres. Les réseaux peuvent être fun, mais ils n’ont pas à décider qui tu es.
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Crédit : Katarzyna Bialasiewicz / IStock