Sortir, faire la fête, boire un verre avec les potes : c’est bien normal, et tu as raison d’en profiter pleinement. Ce n’est pas parce que tu es une fille que tu n’aurais pas le droit de boire autant qu’un garçon ! Mais ça vaut quand même le coup d’avoir deux-trois réflexes en tête pour éviter que la soirée vire à la grosse galère. Et spoiler alert : tous ces conseils concernent aussi les garçons !
Pourquoi les filles sont plus vite bourrées ?
Les différences morphologiques entre les hommes et les femmes expliquent pourquoi l’effet de l’alcool est plus important chez ces dernières. Elles sont plus vulnérables aux effets de l’alcool.
« Nous ne sommes pas faites comme les hommes physiquement. Nous avons moins d’eau dans notre corps. C’est pour cela que les filles sont ivres plus vite que les garçons », explique Guylaine Benech, autrice du livre Sa première cuite – manuel de prévention positive autour de l’alcool chez Publishroom Factory. Donc si tu veux suivre les gars verre pour verre, attention, tu risques de ne pas tenir la distance…
Ne pars pas en soirée le ventre vide
On le sait, l’alcool fait grossir car il est riche en sucres. Alors tu penses que si tu ne manges pas avant de sortir, tu vas compenser cet apport calorique ? Et bonus : l’ivresse viendra plus rapidement. Mauvaise idée. « Si j’ai un conseil à vraiment donner aux jeunes c’est de ne pas boire le ventre vide. Quand vous ne mangez pas, l’alcoolémie monte plus vite et vous risquez de faire un trou noir », alerte Guylaine Benech. Et franchement, les blackouts, ce n’est pas une expérience géniale.
Angélique Szczkowski, auteure de la chaîne Youtube Ivre de vie peut en témoigner : « J’ai eu pas mal de blackouts, c’est-à-dire que je rentrais chez moi et je ne me rappelais plus du tout ce qui s’était passé pendant la soirée. C’est une impression très désagréable parce qu’on se dit qu’on a fait des choses mais on ne sait pas quoi. »
Le consentement, c’est quand quelqu’un dit OUI. Un vrai oui.
Quand tu as enchaîné les verres, il est plus difficile de repousser un mec insistant ou de réaliser qu’il dépasse les limites. « J’ai aussi subi des agressions sexuelles. À cause de l’alcool, ma perception de la réalité était complètement faussée. Du coup, je laissais faire. J’étais là physiquement mais totalement incapable de porter un jugement sur ce qui se passait ou de dire non tout simplement. Quand quelqu’un est à moitié conscient, il vaut mieux partir du principe qu’il n’est pas d’accord. Parce que le consentement c’est quand même quand quelqu’un dit oui », ajoute Angélique.
Malheureusement, c’est une situation trop fréquente. Selon une enquête menée en 2024 auprès d’étudiants, dans de nombreux cas de violences sexuelles, tant les auteurs que les victimes étaient alcoolisés
Être ivre n’est pas un crime. Profiter d’une personne ivre, ça l’est.
On ne te demande pas d’arrêter de faire la fête. Et encore moins de te sentir coupable si quelque chose t’arrive.
Tu as le droit d’être joyeuse, pompette, même complètement ivre. Ce qui est grave, c’est qu’on profite de toi dans cet état. « Parfois les jeunes filles culpabilisent en se disant : je l’avais bien cherché, j’étais bourrée. Mais ce qui est vraiment interdit, c’est de profiter de son ivresse pour l’agresser sexuellement. Je m’adresse à toutes les lectrices de cet article : Il faut vraiment bien comprendre que vous êtes les victimes. Boire de l’alcool n’est pas un crime. Le crime c’est d’abuser de la personne qui a bu. Malheureusement il faut garder à l’esprit qu’il y a des personnes mal intentionnées qui vont essayer de profiter de cette vulnérabilité », insiste Guylaine Benech.
Garde bien ça en tête
Faire boire quelqu’un dans le but d’obtenir un rapport sexuel qu’il n’aurait pas accepté dans un état normal, s’appelle un viol par soumission chimique. Que tu sois un garçon ou une fille, dis-toi qu’une personne sous l’effet de l’alcool ou de n’importe quelle substance n’est pas apte à donner son consentement.
Des réflexes à adopter pour faire la fête sans finir en galère
Alors, pour passer une bonne soirée sans risques, voici les tips à garder en tête :
- Fixe-toi un nombre de verres max.
- Alterne avec des verres d’eau (cela fera la différence).
- Surveille ton verre ou utilise un couvercle de protection pour éviter tout ajout de GHB
- Sors en groupe et veillez les uns sur les autres.
- Ne laisse jamais un ou un(e) pote partir seul(e) ou s’isoler.
- Prévois ton retour à l’avance.
Et bien entendu, si tu es enceinte, ou penses l’être, c’est zéro alcool.
« Dormir sur place ? Ce n’est pas forcément la bonne solution parce que cela peut comporter aussi des risques. Tout dépend qui sera présent », rappelle Guylaine Benech.
En complément, lis tous nos conseils, pour s’arrêter à temps lors d’une soirée.
Et si tu sens que ça part en vrille… appelle tes parents.
Tu penses qu’ils vont t’engueuler ? Peut-être. Mais ce qui est sûr, c’est qu’ils préféreront te savoir en sécurité plutôt qu’en danger. Alors si tu ne te sens pas bien, si tu flippes ou si t’as juste besoin d’aide : appelle-les !
Leur réaction sera sûrement moins violente que tu ne l’imagines… et tu seras en sécurité.
Prêt à faire la fête ?
Diverses initiatives sont mises en place pour réduire le risque de violences sexuelles et apporter une aide en cas de difficultés.
Alors oui, profite de tes soirées. Ris, danse, lève ton verre. Mais reste à l’écoute de ton corps, de tes potes et de ton instinct. L’idée c’est pas d’arrêter de vivre, c’est de pouvoir rentrer chez toi entière, trop contente de ta soirée et surtout bourrée… de chouettes souvenirs.
© CIDJ Valérie François / 2025
Crédits : @wundervisuals