Tu espères gagner de l’argent en jouant à des jeux de hasard et d’argent. Et même devenir riche ! En réalité, ceux qui gagnent vraiment beaucoup d’argent grâce à toi, ce sont les opérateurs de jeux et l’État. Tu ne comprends pas pourquoi ? On t’explique tout.
Les jeux de hasard et d’argent : une pratique interdite en France
Tu ne le sais peut-être pas, mais les jeux d’argent sont interdits en France. Donc logiquement, tu ne devrais pas avoir le droit de jouer au loto, au PMU, aux paris sportifs, ni même au casino. Alors pourquoi c’est possible ? Parce qu’au fil des années, l’État a donné des autorisations spéciales et a agréé à un certain nombre d’entreprises de jeux. Tu ne le sais sûrement pas, mais les jeux d’argent sont interdits en France. Donc logiquement, tu ne devrais pas avoir le droit de jouer au loto, au PMU, aux paris sportifs, ni même au casino. Alors pourquoi c’est possible ? Parce qu’au fil des années, l’État a donné des autorisations spéciales et a agréé à un certain nombre d’entreprises de jeux.
Seulement 18 opérateurs en ligne ont le droit de te proposer des jeux. La Française des jeux (FDJ) et le PMU sont les deux seuls opérateurs exclusifs, la 1ʳᵉ a le monopole des loteries et jeux de grattage par exemple et le second, de points de vente pour les concours hippiques. Les casinos en dur sont également autorisés. En revanche, tous les casinos en ligne sont illégaux en France.
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Pourquoi avoir mis en place des dérogations ?
L’État préfère encadrer la pratique plutôt que de l’interdire afin de protéger les joueurs et prévenir les arnaques. Mais ce n’est pas l’unique raison. L’État met aussi en place un impôt spécifique aux jeux de hasard qui lui rapporte beaucoup d’argent.
Les jeux d’argent : combien ça rapporte aux opérateurs ?
Les jeux d’argent ont rapporté aux opérateurs 12,9 milliards d’euros en 2022 contre 10,7 milliards en 2021, selon l’ANJ. Cette somme correspond à toutes les mises des joueurs dont on a déduit les sommes reversées aux gagnants. Chaque année, ce chiffre augmente, car de plus en plus de personnes jouent aux jeux d’argent et de hasard. Ce qui rapporte le plus à la FDJ, c’est le loto ! On ne te le répétera donc jamais assez : aux jeux d’argent, celui qui gagne le gros lot, c’est l’opérateur.
Combien ça rapporte à l’État ?
Le deuxième grand gagnant, c’est l’État. Bien sûr, en régulant le marché, l’État tente de protéger les joueurs d’éventuelles arnaques ou dérives. Mais il y a également une histoire de gros sous. Si tes chances de gagner le gros lot sont infimes, en revanche pour l’État, c’est le jackpot ! Sur chaque achat de ticket ou chaque mise, l’État prélève un impôt. En 2022, les opérateurs de jeux ont ainsi versé plus de 5 milliards à l’État. La Française des jeux, à elle seule, a reversé près de 3 milliards. Certains spécialistes du secteur comme Thomas Amadieu, sociologue et auteur de « La fabrique de l’addiction aux jeux d’argent” ed. Le bord de l’eau, n’hésite pas à dire que cette taxe est l’impôt du pauvre.
Qu’est-ce que l’impôt du pauvre ?
Lorsque tu achètes un billet ou que tu paries en ligne, l’argent que tu dépenses, est redonné en grande partie à l’État sous forme d’impôt. Finalement, quand tu joues, c’est comme si tu payais un impôt. Et comme ce sont surtout les personnes qui possèdent le moins d’argent qui jouent dans l’espoir de devenir riche, Thomas Amadieu n’hésite pas à parler « d’une taxe sur les pauvres ».
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Les jeux d’argent rapportent à l’État, mais combien lui coûtent-ils ?
Il n’y a pas d’études sérieuses en France qui donnent un chiffre précis sur ce que coûtent les jeux d’argent à la société. Néanmoins, Thomas Amadieu liste les coûts directs et indirects du jeu d’argent et réalise sa propre estimation. Selon lui, les jeux d’argent pourraient coûter jusqu’à 15,5 milliards d’euros par an à l’État. Bien sûr, ce chiffre demanderait à être vérifié par une étude approfondie.
Son estimation comprend des coûts en lien directs avec les problèmes d’addiction tels que les soins psychiatriques, les thérapies de groupe, le traitement pour se soigner, les services pour gérer les dettes des joueurs, les problèmes de criminalité (frais de police), la politique de prévention, mais aussi les coûts indirects sur la vie personnelle et professionnelle des joueurs et de leur entourage comme l’absentéisme au travail ou encore les divorces, les violences verbales ou physiques, les torts causés aux victimes de crimes. Bref, comme tu peux le constater, les conséquences d’une addiction aux jeux d’argent coûtent cher à tout le monde.
Imagine un instant… et si tu arrêtais de jouer aux jeux d’argent ? Cet argent que tu donnes aux opérateurs et à l’État, tu pourrais le garder pour toi ! Alors, combien d’argent économiserais-tu si tu arrêtais de jouer ? Fais le calcul ! Tu seras peut-être surpris de la somme que tu pourrais accumuler en quelques mois.
Réduire sa consommation ou arrêter, c’est possible. Imagine ce que tu pourrais faire avec cet argent ?
© CIDJ, Valérie François 2024
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