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Pratiquer un sport : un atout pour réduire ta consommation

une femme fait du sport

Tu es accro à la cigarette, au cannabis ou à l’alcool. Tu essaies de diminuer ou même d’arrêter ta consommation mais tu en baves. Le sport peut t’apporter un vrai soutien car il améliore ta condition physique et a des effets positifs sur ton mental ; deux atouts face à la dépendance. Tu veux en savoir plus ? Voici quelques conseils pour faire du sport un allié pour ton bien-être.

« L’effort physique m’a permis de relâcher une énorme pression et les heures qui suivent l’exercice me procurent une sensation de détente et de bien-être sans envie de fumer »
Thomas, gros fumeur de cannabis pendant 3 ans, s’est inscrit dans une salle de musculation.

 

« C’est vrai que la pratique sportive peut aider à l’arrêt d’un comportement addictif ou à maintenir l’abstinence », approuve Camille Gallinari, médecin du travail, addictologue et coach sportive. « Mais, il ne faut pas penser que le sport réglera tout à lui seul. Il peut être intégré en complément d’un travail plus global sur sa dépendance. », précise-t-elle.

 

Pourquoi le sport aide-t-il à lutter contre la dépendance ?

De manière schématique, pratiquer un sport va déclencher les mêmes réactions dans le cerveau que fumer une cigarette ou boire un verre d’alcool (ou tout autre produit ou comportement addictif). La pratique sportive va provoquer une sécrétion d’endorphines et de dopamine et ainsi activer le circuit de la récompense. « C’est pourquoi, lorsque l’on traite des patients souffrant d’addiction, on leur conseille souvent de trouver une ou des activité(s) qui provoque(nt) du plaisir pour alimenter ce circuit d’une autre manière que par la consommation d’un produit. L’activité physique en fait partie » ajoute-t-elle. Mais attention ! Pour être efficace, elle doit être intégrée à ton mode de vie. Seule une pratique régulière permet de retrouver des capacités d’adaptation à l’effort (bien souvent diminuées ou perdues avec une consommation excessive) et de ressentir un bien-être physique et mental.

« Quand j’ai arrêté de fumer, je n’ai pas voulu mettre de patch. En revanche, je me suis mis à faire beaucoup plus de sport. C’est un bon défouloir ! Et c’est plus sain que la cigarette. J’ai toujours aimé le sport mais la clope réduisait mon endurance. Maintenant je me sens mieux. J’ai plus de souffle et je dors mieux », raconte Nicolas, 28 ans.

Voir aussi le témoignage de Nicolas, J’ai arrêté de fumer grâce au confinement

 

Quels conseils pour bien démarrer et ne pas abandonner ?

Si au début tu es ultra-motivé, il est fréquent de vite baisser les bras et de tout arrêter. Pour éviter cela, voici quelques conseils :

  • Choisis une activité que tu aimes et qui est facile à intégrer dans ton planning de la semaine. Si aucun sport ne t’intéresse en particulier, demande-toi quelles activités tu ne veux vraiment pas faire et vas-y à tâtons. En t’inscrivant, par exemple, dans une salle de sport, tu pourras tester plusieurs activités.
  • Évite de te fixer des objectifs trop élevés et reprend le sport progressivement. Mieux vaut y aller tranquillement et tenir dans la durée. Sois sympa avec toi-même et ne te mets pas trop de pression. Il est important de réapprendre à écouter ses sensations, ses envies et de les respecter.
  • Fais du sport en groupe. Il est parfois difficile de se motiver seul et en période de sevrage tu restes fragile. Il est donc nécessaire de t’entourer de gens qui te soutiennent. C’est aussi un moyen de rencontrer de nouvelles personnes et de créer autour de toi un environnement plus favorable pour éviter une reprise de ta consommation.
  • Commence en te faisant accompagner par un coach ou un proche en qui tu as confiance pour t’aider à rester motivé.
  • Fais-toi suivre par un médecin avec qui tu pourras partager tes progrès et tes doutes. Il sera là pour te remotiver si besoin, te rappeler pourquoi tu fais tout cela. Il s’assurera également de ton équilibre physique, psychologique et émotionnel pendant cette période.

A lire aussi : Alcool, cannabis, t’inquiète je gère 

 

Quel sport pratiquer ?

« Peu importe le type de sport. Ce qui est vraiment important c’est de faire l’activité physique que tu aimes et qui te procurera le plus de plaisir physique, psychique et émotionnel », insiste Camille Gallinari.

« La méditation de pleine conscience commence à être mise en place dans les protocoles au sein des services d’addictologie. On sait que les personnes qui ont des problématiques addictives ont des symptômes dépressifs et des troubles anxieux importants. La méditation de pleine conscience a montré son efficacité. Elle permet d’apaiser son stress et aide à se réapproprier son corps, son mental et ses émotions, et à développer ou retrouver une confiance en soi. », ajoute Camille Gallinari.

Dans la même idée, le yoga ou les activités de mobilité douce sont aussi souvent proposés. Mais ces pratiques ne conviennent pas à tout le monde car elles demandent beaucoup de concentration. Une activité de renforcement musculaire ou un sport plus cardio te sera peut-être plus accessible et t’apportera surtout une plus grande sensation de bien-être grâce à la sécrétion d’endorphines.

 

Quand le sport devient une addiction

Pratiquer un sport de manière régulière peut apporter un soutien important lors d’une période de sevrage mais attention à ne pas passer dans l’excès. « Quelqu’un qui a déjà développé une addiction est plus sensible pour en développer une autre. Cette sensibilité reste à vie car le cerveau garde en mémoire les mécanismes. L’addiction au sport est une réalité qui concerne de nombreux pratiquants. L’idée n’est donc pas de créer un transfert d’une addiction vers une autre. Que ce soit le sport ou la cigarette, le manque qui s’installe comporte des risques. Le sport est l’une des clés pour vivre mieux une période de sevrage mais il doit être intégré de manière équilibrée sans empiéter sur d’autres éléments de la vie tels que le travail, la vie sociale ou familiale, pour recréer un équilibre de vie et non un nouveau déséquilibre », recommande Camille Gallinari.

 

Le sport : un outil de prévention des comportements à risque ?

Même sans consommation excessive, pratiquer un sport apporte du bien-être et est une source de confiance en soi.

« Je ne peux qu’inciter les adolescents à trouver une activité qui va apporter un véritable équilibre dans leur vie. Elle va leur permettre de développer un certain nombre de compétences ainsi qu’une meilleure connaissance d’eux-mêmes. Face à des difficultés, ils auront alors peut-être moins envie de se tourner vers des substances psychoactives et potentiellement addictives car ils auront appris qu’ils ont d’autres ressources en eux », conclut Camille Gallinari.

 

Pour aller plus loin, découvre le guide Ta conso, on en parle ?

@ CIDJ / Valérie François octobre 2022

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