Toi aussi, TikTok est ton appli préférée ? Sais-tu que derrière les danses et les mèmes, ce réseau cache une part plus sombre, voire même dangereuse. Une enquête menée par des députés révèle l’impact inquiétant de l’appli sur la santé mentale des jeunes. Voici toutes nos explications sur ce que dit le rapport (et on t’évite les 1 300 pages à lire !).
Pourquoi les députés s’intéressent-ils à TikTok ?
D’après Médiamétrie (organisme qui mesure l’audience des médias), 40 % des 11-17 ans utilisent TikTok tous les jours. Chez les 15-24 ans, on monte à 47 %. En moyenne, ils se connectent cinq fois par jour… pour des sessions de 1h28. Oui, presque une heure et demie à chaque fois. On te laisse faire le calcul !
Mais ce qui inquiète surtout, c’est que certains contenus peuvent choquer, manipuler ou pousser à des comportements dangereux : mutilations, troubles alimentaires, voire pensées suicidaires. Pour se faire leur propre opinion et prendre les bonnes décisions concernant les réseaux sociaux et TikTok en particulier, les députés ont interrogé presque 200 personnes et rendu un rapport de 1300 pages !
Un algorithme qui t’enferme dans tes idées
Le fameux fil “Pour toi”, t’envoie sur des tas de comptes qui ne doivent rien au hasard. L’algorithme observe tout ce que tu regardes, likes et commentes. Ensuite, il t’inonde de vidéos similaires. Si tu recherches des vidéos liées à l’anxiété ou à la dépression, il peut vite t’enfermer dans une spirale de contenus déprimants ou toxiques. « TikTok a aggravé mon mal-être, m’a poussée vers l’anorexie et m’a rendu accro. Même en voulant arrêter, je n’y arrive pas », a témoigné une jeune adolescente devant les députés. C’est ce que les experts appellent l’effet “terrier de lapin” : chaque vidéo t’enfonce un peu plus dans le même univers, même s’il est nocif.
Quand ce qui choque devient viral
Sur TikTok, plus c’est choquant, plus ça buzze. L’algorithme ne se contente pas de tolérer les contenus dangereux : parfois, il les met carrément en avant. Pourquoi ? Parce que le choc génère des vues. Des défis absurdes, voire dangereux, circulent en masse. Une avocate a révélé que certains ados étaient rémunérés pour publier des vidéos d’automutilation ou se filmer en train de vomir.
Le hashtag #SkinnyTok, qui met en scène des corps extrêmement minces, a cartonné pendant des mois. Résultat : certaines jeunes filles ont développé des troubles alimentaires graves en cherchant à imiter ces influenceuses. Le pire ? TikTok savait que ce hashtag existait, mais n’a réagi qu’après une pétition et l’intervention des pouvoirs publics.
Les lives : une machine à cash
TikTok, ce ne sont pas que des vidéos. Il y a aussi les lives, où les créateurs de contenu peuvent intervenir en direct ou organiser des matchs, des événements. Les spectateurs ont la possibilité pendant ces lives de leur faire des dons en utilisant des jetons ou cadeaux virtuels. Ces cadeaux se transforment en “diamants” que les influenceurs peuvent ensuite convertir en argent. Tout est fait pour donner l’apparence d’un jeu mais l’argent, lui, est bien réel. De plus, TikTok prend 50 % de commission sur chaque cadeau. Autrement dit, plus tu dépenses, plus la plateforme s’enrichit.
Une modération largement insuffisante
TikTok gagne des milliards, mais investit très peu dans la modération. Il n’y aurait que 509 modérateurs pour les pays francophones pour contrôler des millions de vidéos. Ces modérateurs ont des conditions de travail très difficiles. Ils doivent vérifier jusqu’à 800 vidéos par jour, après seulement une semaine de formation express. 80% des contenus sont modérés par l’intelligence artificielle qui se trompe souvent. Une vidéo d’un suicide en direct est restée toute une nuit en ligne malgré les signalements. Pour les députés, c’est clair : la plateforme n’a pas d’intérêt économique à retirer les contenus les plus viraux, même quand ils sont dangereux.
Santé mentale et addiction
Le rapport le dit clairement : TikTok aggrave les fragilités psychologiques des jeunes (anxiété, dépression, faible estime de soi…) et peut même créer une forme d’addiction. Plus tu passes des heures passées à scroller, moins tu dors, plus tes difficultés de concentration à l’école s’accumulent, et plus le risque d’isolement social grandit.
Alors oui, TikTok peut être drôle, créatif et divertissant. Mais son algorithme très opaque, sa course effrénée au buzz et son manque de régulation en font une application redoutable pour notre équilibre mental.
Et maintenant ?
Les députés souhaitent durcir les règles : contrôle de l’âge renforcé, meilleure modération, sanctions pour les plateformes. Mais en attendant, une chose est sûre : TikTok n’est pas anodin et peut avoir des effets dévastateurs sur ta santé mentale. Alors si tu sens que l’appli te fait du mal, parle-en à quelqu’un de confiance. N’oublie pas que ton fil “Pour toi” n’est pas la réalité, mais une sélection calculée par un algorithme. Et surtout : garde du temps hors écran, vois tes potes, respire… bref garde les deux pieds dans la vraie vie.
© CIDJ Valérie François / 2025
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